Sculptures à l’entrée du lycée

Oeuvre de Pierre Székely, « Variation sur les armes » se dresse à l’entrée du lycée Julliot de la Morandière depuis 1978. Cet ensemble sculptural d’environ 60 m2, se compose de cinq volumes en granit de Carolles placés sur cinq volumes coulés en agglomérat de béton et de fragments de roc, fixés entre eux par des scellements en bronze.

 « Si on veut, on peut voir en ces formes « le glaive », « le nuage » et « les trois autres astres » familiers du blason, mais l’on pourra aisément passer à côté de ces formes sans le moindre rapprochement objectif » (Pierre Székely dans La Manche Libre, 25 juin 1978). Cette œuvre propose en effet une « relecture » du blason de la ville de Granville où figurent un bras armé, sortant d’un nuage, tenant un glaive, le tout sur fond d’azur où brillent le soleil et les étoiles.
Les trois astres (soleil et étoiles), sculptés à partir de formes sphériques plus modernes que les branches d’étoiles, pèsent 3 tonnes. Ils rappellent aussi les boulets ornant les murailles d’Avranches.

 Ils gravitent autour de l’élément le plus imposant de l’ensemble sculptural situé le long de la route de la Crête. Cet élément constitue une sorte d’amer de 7 m de hauteur. La référence au monde maritime est prégnante puisqu’il se compose d’un soubassement de ciment brut évoquant l’avant d’un chalutier, incrusté de deux pièces rapportées en schiste de Granville, couleur de pain brûlé, rappelant la trace que laissent sur la coque les panneaux du chalut.

 Une forme effilée, de plus de 3 m de haut, est fixée sur ce soubassement. Sa pointe, polie et dorée à la feuille d’or, a été ébréchée à la suite de manipulations précédant son érection. Elle évoque un glaive, référence au bras armé s’élançant vers le ciel, ou un harpon, référence à la pêche, et symbolise par là-même « la lutte quotidienne pour notre existence » (Pierre Székely, 1978). Ce glaive a pour toile de fond un nuage de 15 tonnes, fixé sur un socle gravé d’une dédicace signée Pierre Székely. Une photographie émaillée du juriste académicien Léon Julliot de la Morandière (1885-1968), placée dans une niche creusée dans le socle du nuage, a aujourd’hui disparu.

 Ainsi, « Variation sur les armes » fait la synthèse de deux caractéristiques de l’environnement dans lequel elle s’inscrit : la beauté du site et son histoire. Les formes de cet ensemble sculptural évoquent également « des qualités humaines telles la force (les masses), la faiblesse (les incisions), la vulnérabilité (les ébréchures), l’audace (les porte-à-faux), la prudence (les scellements invisibles de bronze) la grandeur (l’élancement vers le haut), la modestie (la petite boule) et quelques autres encore ». Pour l’artiste, ce sont en effet des signes humains, qui nous ressemblent sous certains points de vue ; elles ne nous représentent pas, mais elles incarnent notre humanité en ce qu’elle a de rude et de poli.

Référence : 1978 « Variation sur les Armes » - Pierre SZEKELY

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