En attendant « Timbuktu »... lisez les critiques de nos lycéens au cinéma sur « tel père, tel fils » et « Matchpoint »

En duo ou en solo, des élèves des classes participant à l’opération "lycéens au cinéma" s’efforcent de concevoir des critiques des films vus au "Sélect" à Granville : connectez-vous sur http://www.atelier-critique.fr/ pour pouvoir lire les critiques des lycéens de 2015-16 (et des années précédentes) et rendez-vous au 3e trimestre pour voir "Timbuktu" d’ A. Sissako.

A l’image des texte des 1ères L Coline Porquet et Marie De Carlo et de Marius Desloges à lire ci-dessous :
« Tel père, tel fils » Le choix d’une vie

 Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans, Keita, une famille idéale au Japon. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l’hôpital où est né Keita leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’ils ont élevés n’est pas celui qu’ils pensaient être et leur fils biologique nommé Ryusei a grandi dans un milieu plus modeste.

Tel père, tel fils est un film remplis de sensibilité et d’intelligence signé par le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda. Le jeu des comédiens est fascinant et nous suspend devant ces rôles d’enfants innocents et d’adultes victimes à travers lesquels les émotions et la sensibilité nous traverse. La mise en scène est travaillée, avec ses plans larges, mais sans effet inutile grâce à sa musique parcimonieuse douce et calme. Une sorte de dualité se met en place entre la famille Nonomiya et la famille Saiki, pour lesquelles ils essaient de défendre les principes et les valeurs de chacun. Entre un père voulant assurer le bonheur de sa famille sans à avoir besoin d’utiliser la notion de l’argent, un père préférant profiter des siens que de se tuer à la tâche et entre un autre père, considéré comme chef de famille, dont le but est d’inculquer la réussite, le courage, le bon sens et la sagesse à son fils.

Le personnage de Ryota se trouve dans un dilemme tellement compliqué et émouvant qu’il nous entraîne également dans se sentiment de peur et de tristesse car une décision importante doit être prise rapidement. Le père de sang de Ryusei doit absolument choisir entre son enfant de cœur avec lequel il eut passé 6 années en temps que père responsable et en temps que modèle et pour lequel il éprouve une certaine affection, ou bien, choisir son enfant biologique mais qu’il ne connaît pas, cependant qu’il aime tout de même grâce à leur lien sanguin. Ceci est un choix des plus délicat qui aura un impact sur l’avenir des membres de ces familles, un choix qui nous, spectateur, nous semble donc impossible et dangereux…De tel qu’un sentiment de compassion se forme. Les auditeurs s’identifient à cette situation compliquée, ne pouvant s’empêcher de se demander ce que nous aurions fait dans ce cas.

Yukari, lui, a tendance à passer plus de temps avec ses enfants. C’est un homme qui nous donne le sourire grâce à sa bonne humeur et sa joie de vivre de tout les jours dans une famille complète et heureuse. Il prend le temps de jouer et le temps de rendre service comme réparer ou construire quelques joués pour ses enfants ce qui créer une certaine admiration de la part de Keita et Ryusei. Nous serions plus tentés d’aller vers cette famille qui prend le temps de grandir avec ses enfants, peu importe le niveau de vie et la catégorie social qui est invisible face au bonheur qu’ils se procurent ensemble. Tandis que l’autre famille à l’air d’être confrontée à des règles chaque secondes, obligée de se tenir correctement, de faire du piano, de dire bonne nuit, de se tenir droit… supportant en même temps l’absence constant du père. Cela nous attriste lorsque nous comprenons au final que Ryota est un père ne demandant que de recevoir de l’amour de la part de son fils et de sa femme mais que malheureusement sa situation ne lui facilite guère la tâche d’être un bon père.

Ce film développe une réflexion pleine de finesse et de sensibilité sur le thème de l’inné et de l’acquis.
Coline Porquet et Marie De Carlo 1 L

MATCH POINT : LA VIE, QUITTE OU DOUBLE ! par Marius Desloges 2e 5

 Ce film réalisé par Woody Allen en 2005 et tourné a Londres est loin des comédies habituellement réalisées par le cinéaste. Match Point est d’abord l’histoire de l’ascension sociale de Chris, un jeune homme pauvre, ex-tennisman, qui parvient très vite à réaliser ses ambitions, c’est- à- dire faire partie de la haute bourgeoisie de Londres. Dès la première image du film, le cinéaste montre aux spectateurs qu’il y a une part de chance pour réussir sa vie. On voit un terrain de tennis, avec une balle qui peut tomber d’un côté ou de l’autre du terrain. La scène est à l’image de la vie. Avec sa part de chance et de malchance. Cependant certaines personnes, tel Chris, ne sont pas fair- play pour être sûres de gagner et réussir. Nola, la maitresse de Chris, est une jeune femme naïve qui est loin de s’imaginer comment les choses vont tourner.
À travers ce film, Woody Allen critique le fonctionnement libéral de la bourgeoisie londonienne qui accepte Chris car il a des bonnes manières, parce qu’il connaît les codes et selon les parents de Chloé, la jeune femme bourgeoise qu’il doit épouser, a un potentiel. Et cette même famille rejette Nola parce qu’elle manque d’ambition et n’obtient que des refus lors de ses auditions.
Woody Allen a fait un film sur l’ambition qui peut mener au mensonge, au crime, à la cruauté. Certaines scènes montrent à quel point Chris est un homme déterminé à réussir, que rien ni personne ne pourra arrêter et que lorsqu’il faudra choisir entre sa femme et sa maitresse, il n’hésitera pas un instant. Woody Allen veut montrer que les hommes sont cruels et sans pitié lorsque leurs intérêts sont en jeu. De plus, il n’y a pas de morale.
J’ai apprécié le rythme du film, le jeu des acteurs. Jonathan Rhys- Meyers interprète très bien son personnage. Tout au long du film, on perçoit de mieux en mieux sa personnalité jusqu’au dénouement final. Quant à Scarlett Johansson, elle est très crédible dans son rôle de belle jeune femme perdue qui tombe follement amoureuse de Chris sans mesurer la conséquence de cet amour.
Ce film est à voir et à revoir comme tous les films de Woody Allen !