Les TES1 entre histoire et mémoires de la guerre d’Algérie

Pour rendre plus concrète le thème introductif du programme d’Histoire : les mémoires, lecture historique, les TES1 ont travaillé sur l’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie en procédant à une enquête intergénérationnelle auprès de leurs grands- pères, grands oncles ou voisins volontaires pour témoigner de leur expérience en Algérie de 1954 à 1962 avant de lire ces réponses à leurs camarades en classe et de leur montrer qui un livret militaire qui des photographies…

Ils ont ensuite rencontré deux anciens appelés d’Algérie à qui ils ont posé de nombreuses questions lors de leur venue au lycée vendredi 30 septembre comme le relate l’article ci-dessous :

« À part le ciel, un soldat ne reconnaît rien »
Témoignages
Vendredi, une trentaine d’élèves de terminale ES de Yann Le Jossic, professeur d’histoire-géographie au lycée Julliot-de la Morandière, s’est réunie pour écouter deux intervenants qui ont vécu la guerre d’Algérie, Jean-Pierre Crépin et Michel Verdier. Une intervention, durant un cours, qui rentre dans le cadre du programme d’étude : L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie. Un grand nombre de souvenirs parcourt encore aujourd’hui l’esprit des deux vétérans. Des moments qu’ils racontent de manière pédagogique, non cérémoniale. Romane Jouin, élève, interroge : « Quels souvenirs gardez-vous, et quels ressentis respectifs ? » Pour Michel Verdier, « cela se résume en un seul mot : torture » . Il était engagé comme fantassin dans les renseignements, de 1956 à 1958, en Algérie. Il a d’ailleurs écrit un roman : Bande de brêles. Autre vision de Jean-Pierre Crépin, sur le front de 1958 à 1960, lui aussi auteur d’un livre témoignage intitulé Guerre et paix en Algérie .« Nous ne pensions qu’à une seule chose : la quille. » Arriver à la fin de cette guerre, « c’était l’obsession de beaucoup d’entre nous ».
La corvée de bois
L’entretien se poursuit. Les lycéens sont avides de détails, comme le parcours des deux militaires durant leurs deux années respectives. « J’ai pris le bateau en direction de l’Algérie à mes 21 ans », raconte Jean-Pierre Crépin, qui venait de démarrer un poste d’enseignant. « Une boîte de rationnement, avec un peu de nourriture, deux trois feuilles de papier toilette et une bouteille de gnôle qui devait nous durer 24 heures. » Margot Ribeyrolles tente d’en savoir encore un peu plus :« Avez-vous assisté à des scènes de tortures ? Quel est le pire ordre que vous avez dû exécuter ? » Pour Michel Verdier, « il fallait obtenir des résultats dans les renseignements … Ce que j’ai eu de pire à faire a été la corvée de bois. » Comprendre : les exécutions sommaires des prisonniers algériens. En découvrant ce qu’ils ont pu vivre, Robin Galles s’interroge sur le retour au pays : « À part le ciel, un soldat ne reconnaît rien », reconnaît Michel Verdier. Le service militaire, « pour ou contre ? » questionne Lucie Lefèvre. « Je suis pour un service civil qui permettrait d’obéir à certaines règles et de vivre avec des personnes venant de toutes catégories sociales », conclut Jean-Pierre Crépin.
Sébastien LUCOT. dans Ouest-France du mardi 4 octobre 2016

Rencontre TES1 avec MM.Crépin et Verdier
Entretien avec anciens d’Algérie
Luc Massin appelé en Algérie 1956-1957
Jean Davanture appelé en Algérie
Article Manche Libre sur anciens d’Algérie

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